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vendredi 30 décembre 2011

Aimer


L'amour me semblait incompréhensible et détestable, il m'est venu.

Non pas d'un amour attaché aux gestes ou aux images d'un être vivant... mais de l'amour de voir la vie émouvoir l'être.
J'ai vu des personnes animées, portant chacune d'un regard clair la beauté de sa métamorphose.
Comme si avait éclos en son coeur une substance nouvelle disposée, déjà, dans ses plis intérieurs. 
Cette matière s'est livrée, innocente à ces jeux, en ouvrant là l'aventure des usages. 
Et par miracle, d'une matière native est venue d'elle une résonance.
A la fois délicatesse de la chaire vive et grondement du corps.
"Je vous aime" est venu s'écrire sur la peau, sur les lèvres et sur les doigts d'un amour laissant fleurer la joie. 
Danser a suffit à faire parler la peine, et de chanter le coeur réclame:
"Que vive un "jour de joie" pour éclairer les "jours de colère"!
Nous avons fêté les noces, et, transportés les uns sur les autres par les bras.
Aujourd'hui, nous allons nous lever et montrer à un monde son soleil."

jeudi 29 décembre 2011

La disparition de l'argent

Alors que la crise financière semble à son comble, peut-être pouvons-nous revoir la copie de Naomi Klein relativement à sa réflexion sur la "Shock doctrine" dont la thèse consiste à dire que chaque changement profond de la gestion politique ou économique d'un pays peut être lu comme la conséquence d'une situation traumatique, comme les recherches en sciences cognitives ont tenté de mettre en pratique par tentatives d'implantations de représentations nouvelles à l'intérieur d'un sujet soumis aux traitements de l'électrochoc.
Si cette hypothèse n'est pas résolument à écarter, il peut être possible d'y adjoindre une seconde qui tiendrait en ceci:
Qu'aujourd'hui une logique héritière du développement de la monnaie au cours de son histoire soit parvenue au point "d'irréconciliation" avec l'expérience humaine et ce malgré la tentative de l'orienter progressivement vers le virtuel (explosion actuelle de ce qu'on nomme la révolution numérique). Que de cela tant les institutions financières que les pouvoirs politiques sont conscients. Et qu'à cela ils n'ont absolument rien à répondre, ils y sont littéralement impuissants. Et pour cause car admettons que ce soit la notion même d'argent qui devienne aujourd'hui impraticable. Qu'avons-nous à offrir en échange? A partir de quoi pourrions-nous baser notre (voir LA) puissance? 
C'est fort de cette conscience là que j'entends maintenant surgir un peu partout le terme d'autogestion. Ce terme formule la nécessité, voire l'urgence de notre époque, celle d'être à même de pourvoir à la survie de notre espèce. Qui peut dire que dans un monde où l'argent est devenu le principe même de l'échange (soit incluses les notions d'habiter et de se nourrir) qu'il sera à même de vivre si du jour au lendemain cette valeur disparaît?
Ce qui éclate au grand jour, c'est l'inaptitude de l'être de la civilisation face à l'être de la nature. Et, cela dit, en passant ne serait-ce pas là le juste retour des choses?
Cela explique en grande partie l'intérêt grandissant pour tous les modèles alternatifs qui s'ils n'ont pas encore la maturité de permettre une indépendance radicale quant au fonctionnement actuel de la société nous rapproche malgré tout un peu plus de la qualité écologique (écologique est entendu ici au sens fort) de notre vivre au monde.
Peut-être est-il désormais temps de nous préparer à tout ça, ainsi, nous y préparant nous saurons mieux l'appréhender lorsque cette réalité viendra, à moins que nous fassions le choix d'un empirisme aveugle soumettant chacun de nous à la conversion obligée et dans laquelle chacun sera livré à lui-même.

Ceci tient peut-être lieu d'hypothèse, mais les éléments de la réalité auxquels elle se réfère n'en démentent aujourd'hui pas l'intuition.
Je ne sais pas ce que sera cette année 2012, mais je souhaite que chacun de vous puisse être fort de cela.

Avec amour.


mercredi 28 décembre 2011

Organisation


Nous avons fait des assemblées populaires, nous avons fait des assemblées générales, nous avons fait des groupes de travail, nous avons fait des actions, nous avons manifesté officiellement et officieusement, nous avons campé, nous avons appelé à nous rejoindre, nous avons mis en place des plateformes de communication, nous avons rejoint d'autres luttes, nous avons donné à manger, nous avons négocier, nous avons sollicité.

Nous ne savons pas encore parler collectivement.

Parce que nous attendons des résultats immédiats, nous attendons que des décisions soient prises.

Nous devrions commencer à créer des groupes de cinq à dix personnes qui se connaissent un peu et commencer  à discuter sérieusement, c'est à dire écouter ce que chacun a à dire, et répondre précisément et non pas chercher à exprimer une opinion supplémentaire. Nous devons faire en sorte qu'une discussion collective soit une discussion et non pas une surenchère de positionnements et de vérités toutes singulières.

Lorsqu'on prend le temps de s'entendre et qu'à cinq ou dix personnes chacun parle aux autres, et les autres à soi, s'opère une accélération de la connaissance. Chaque personne est une ressource, nous devons apprendre à y puiser avec clarté.

Prenons le temps, n'accélérons rien, c'est la meilleure vitesse, et la plus rapide certainement.
Les plus rapides apprennent à avancer lentement, les plus lents à avancer rapidement.

Si les conversations publiques peuvent tourner au blabla le plus indescriptible c'est parce que nous sommes agités par les émotions d'une parole qui n'est pas parvenue à son terme.

Rétrécir le nombre d'interlocuteurs, abandonner la figure des médiateurs ou tous les autres intermédiaires est le gage de notre maturité en tant communauté humaine.

Quelque soit le sujet, l'exercice accompagne par la suite l'expérience quotidienne, et des perceptions nouvelles verront le jour.

Témoignage 2

A l'époque où j'ai vu des personnes se rassembler sur les places ça a été comme si les deux années qui avaient précédé m'avaient préparé intellectuellement aussi bien que pratiquement à expérimenter tel type de situation.

J'avoue être plutôt réticent à éprouver la collectivité en circuit fermé comme si le propre du collectif se situait dans les espaces intermédiaires entre le monde à soi et le monde publique. Et c'est pour cette raison qu'il est un espace complexe, approximatif.

Je pense pour moi-même qu'il est plus important de me placer dans les espaces où la certitude et la confiance n'ont pas encore fait leurs places.

Je repousse ainsi en permanence autour de moi et toujours plus loin de moi les zones obscures, autrement dit je cherche une méthode de connaissance exacte non pas pour circonscrire la réalité mais pour déceler ce qui en elle m'apprend des choses sur le monde et sur moi.

Jusqu'à maintenant j'ai éprouvé le mouvement d'insurrection comme une rumeur, un grondement auquel je ne peux que croire à moitié. Simplement je fais en sorte que ce grondement persiste et résonne en moi jusqu'à ce que je devienne la substance de ce qu'il me voue à faire.

Aujourd'hui je cherche un 'nous' qui existe en moi. Je suis parti en recherche intérieure avec la conviction de pouvoir le trouver.

Je voulais vous dire: "Vous aussi trouvez ce 'nous' qui repose, commencez par là avant toute chose."

A chaque pays, à chaque continent son imaginaire, son mode relationnel. Ici, je suis en Belgique, peut-être qu'en Belgique on attend que des personnes s'expriment en notre nom, peut-être qu'en Belgique on attend les paroles dans lesquelles nous nous reconnaissons. Mais aussi en Belgique on veut faire les choses uniquement quand nous sommes plus nombreux. Peut-être qu'en Belgique on veut faire les choses et que les autres nous reconnaissent. En Belgique, on essaie puis on hésite, puis on s'arrête, puis on recommence.

Que voulons-nous réellement faire?

Je me dis que ce qu'il y a de plus important c'est que les relations que chacun a dans son existence: familiales, amoureuses, amicales, professionnelles, chacune d'entre elles doit avoir la valeur la plus grande, la règle de Midas, pour que chaque chose que l'on touche se change en or.

Nous devons agir à l'endroit exact où la vie nous a conduit. Nous l'avons réalisé, nous ne sommes pas à un endroit donné par hasard.

Aujourd'hui j'ai décidé de travailler à ma manière, manière pour laquelle je m'estime être le seul apte à vérifier la viabilité. Je me dis qu'il faut avoir le courage de porter sa solitude, elle est parfois plus nombreuse qu'on ne croit.

Beaucoup de belles choses existent déjà, pourquoi faut-il que nous cherchions en permanence à ce qu'elles soient rejointes par le plus grand nombre? N'est ce pas attendre quelque chose avant d'avoir commencé?

Je crois que nous devons nous jeter dans ce qui nous fait plaisir, celui que nous n'osons jamais faire.
Le plaisir est une valeur sure, tout a été fait pour qu'on oublie cela, mais c'est un devenir permanent qui contient une préciosité toujours plus grande.

mardi 27 décembre 2011

Reload


Plusieurs évènements ont eu lieu au cours de ces cinq derniers mois un peu partout à travers le globe.
Des informations relayées, d'autres moins, voire pas du tout. Une chose est sure, c'est que dans des endroits qu'on aurait supposé impensable, des campements se sont dressés, des solidarités se sont manifestées (New York, Paris, Londres, Francfort...).

La marche initiée en Espagne en direction de Bruxelles a poursuivi sa course, passée par Paris, puis Nice (lieu où s'est tenu le contre sommet du G20), elle se dirige actuellement sur Rome en direction de Athènes.
(Actuellement piratée l'adresse de référence est la suivante: marchtoathens.tk elle devrait être remise en ordre de marche dans les prochains jours).

Beaucoup de doutes et d'incertitudes ont surgi relativement à la difficulté de communiquer, de s'organiser, de proposer. Ces zones d'indistinction ont rendu possible une réappropriation du concept d'indignation à des tendances politiques ou culturelles à dominante nationaliste ou conservatrice. Elles ont par ailleurs jeté un voile sur la mobilisation massive possible de la population.

Cela étant dit, une chose me semble importante à signaler:
Prenons garde pour une part à ne pas entrer dans la spécialisation d'un mouvement dont la force provient de sa non résignation à l'ordre des choses, et tend vers un usage politique plus concret de la vie de tous les jours.

Le chiffon qu'on nous agite devant le nez tient à ceci:
- levée des émeutes urbaines génératrices de chaos
- déconstruction de la démocratie d'alternance des partis dits de "raison"
- montée en flèche de groupes d’extrême droite, des communautarismes obtus et autres monstruosités supposées
- précipitation de la crise financière vers l'anarchie monétaire
- ...

De tout cela nous devons garder conscience, vigilance même, car nous savons la nature inquiète de l'être humain du fait que nous en sommes les héritiers. C'est bien notre inquiétude actuelle qui nous a conduit à remettre en cause en partie la figure de l'état, de l'autre celle de l'économie libre et non faussée.

Nous avons un moment surfé sur la vague de "l’insurrection populaire", maintenant nous devons commencer à mettre des éléments sur la table pour montrer que la remise en question n'est pas qu'un postulat de notre part.

Nous nous sommes méfiés des partis parce qu'ils entraient dans une logique de représentation politique, que de ce fait ils induisaient un processus de délégation du pouvoir, le nôtre vers le leur.
Qu'ils correspondent au principe de l'offre et de la demande à travers leurs propositions de programmes au détriment de l'implication de chacun dans l'édification de la "communauté politique" des êtres vivants à son échelle.

Nous nous sommes méfiés des syndicats parce qu'ils avaient l'avantage autant que le désavantage d'être les héritiers du système politique actuel.
Que nous avons pensé que si engagement il devait y avoir il devait dans un premier temps être d'ordre individuel parce qu'avant de défendre une image, une appartenance, ou un milieu c'est l'être singulier et la liberté dont il dispose de jugement et de décision qui prévaut.

Nous nous sommes méfiés des manifestes, des publications, du contenu, parce que nous voulions conserver la qualité d'un rêve humaniste et des espoirs qu'il portait avant de lui donner forme trop précipitamment.
Paradoxalement nous avons été invités à l'urgence du dérèglement planétaire, et avons parfois forcé notre présence au point de perdre nos voix.

Mais ce que nous voulons:
c'est l'émergence d'une exigence environnementale active et durable
c'est la considération des difficultés de chacun par une politique d'accompagnement concrète et inconditionnée
c'est l'affirmation d'un enseignement de qualité qui prenne compte du développement de l'enfant, de son désir, de sa force
c'est oeuvrer à une culture expansive des contributions internationales de ce que l'être humain a produit jusqu'à maintenant et qu'il continuera de faire

Pour cela et plus encore nous ne devons rien nous interdire.

Il faut cultiver en soi une conscience claire et rigoureuse emprunte de patience et de tendresse.
Nous commençons une période sentimentale, cela suppose un long apprentissage, nous, les innocents.