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samedi 28 janvier 2012

Art


Peut-être est il temps de sonner la charge et de dire enfin que l'art n'est pas un excédent, une vue de l'esprit, une façon de se situer par rapport au monde.
L' art est l'endroit où le monde se fait, c'est le terrain vierge de l'impossible sur lequel on commence à inventer le monde qui vient.
On voit régulièrement s'agiter le chiffon d'un art vêtu d'actualités, de réflexions, de questions existentielles qui ne renvoient qu'à elles-mêmes.
Alors que ce devrait être le lieu par excellence où on fabrique de l'expérience, d'une expérience qu'on transporte avec soi par la suite et qui dévoile l'usage ordinaire.
La pratique artistique procède comme une déchirure, elle est tout ce qui échappe au goût satisfait, elle est l'occasion de rencontrer les morts, les vivants, la colère, l'esprit. C'est le lieu où où tout apparaît dans la démesure, le grossissement et le lointain.
C'est une recherche qui s'amorce qui engage, qui invite et qui refoule.
C'est le lieu de l'échec, mais que vaut l'échec face à la dynamique de la volonté.
C'est une assignation, une évidence, la réussite trouvée d'un instant où rien ne se pose.
Tant dans le champ théâtral que musical, plastique ou cinématographique, chacun doit trouver la vie à l'exercice.
Ce n'est pas une vue de l'esprit sur les occupations du monde, c'est un agir de ce monde, c'est une machine de dévoration comme peut l'être la lumière, elle se glisse partout où est laissé un creux, un pli dans l'ombre.
Elle porte la dignité, l'arrogance et la noblesse, elle ne peut accepter aucun repentir, elle est entièrement tournée vers le monde au sens où elle ne peut plus se décider entre ce qu'il est d'elle et elle de lui.
Elle est la vie sans médiation, et c'est sa maladie d'être encerclée et de se vouloir telle dans les structures qui la médient.
Ce qu'il y a d'artistique en chacun de nous, nous devons le lever comme on adresse un chant de gloire.
L'art est l'avenir souverain sur une époque anéantie par les gestes procéduriers.
Soleil, lune, cendres et joie consument nous jusqu'à l'aurore afin que la paix jamais n'achève la nécessité de nos vies qui commencent. 

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