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jeudi 26 janvier 2012

D'ici de là, avance du signe et retard de l'expérience

Je vois le métro entrer dans la gare. 
Je ferme les yeux et tente de déterminer sa position en faisant appel à une perception intérieure du monde qui m'environne.
J'ouvre à nouveau les yeux pour vérifier mon intuition.
Le métro a deux secondes de retard par rapport à l'endroit où je le situais.

Avant d'écrire j'ai une idée en tête. 
Ici, la bienfaisance.
Je m'installe devant l'ordinateur et prend le temps de me sentir en attention, état à partir duquel je peux garantir une qualité d'observation sensible rigoureuse.
De là la considération du fait que la 'bienfaisance' avant d'apparaître comme un état pour la personne qui lit, est d'abord véhiculée par du langage.
Ainsi, d'une qualité, je me trouve soudain confronté à autant de représentations propres à l'histoire de chacun.
J'en arrive à l'usage du langage et de sa compréhension en tant qu'objet de pensée.
Le langage est une opération de signes plus ou moins connus de tous ayant pour vocation de faire exister ailleurs qu'en soi des choses qui s'y trouve.
Nous faisons retour à la question des représentations.

Revenons plutôt à sa vocation.
En moi existe un composite d'éléments que je peux classer par groupes, genres, types, incidences, etc... tout ce qui ressort de l'usage de la pensée.
Je n'en prend qu'un, unique, et je l'absorbe à nouveau, je laisse diffuser en moi la charge magnétique de laquelle il doit son nom. Et là je vois son spectre lentement se déplier, je n'ai plus qu'à prendre note de ce qu'il me raconte.

D'ici je connais l'exacte puissance avec laquelle je travaille et pour laquelle j'existe.
Ainsi va chacun des affects pour esquisser plus surement le récit de notre vie.

Sur la frontière qui sépare une année de l'autre, un garçon assuré m'a mis en garde contre la charité.
J'ai attendu jusqu'à maintenant pour lui répondre.
Il a fallu ce temps pour dégager l'ensorcellement dissimulé dans les présupposés du langage.
Je m'achemine en vue d'éprouver la bienfaisance, d'une nature qui éblouisse ce à quoi mon corps à l'habitude dans la relation à l'autre.
Je cherche l'état qui m'amènera spontanément à poser sur l'autre le regard de l'engouement, non pas tant parce que cet autre serait de nature indiscernable et donc intouchable, mais parce que je veux faire lever en moi le crédit que je lui prête et à partir duquel il sera amené à me répondre.


1 commentaire:

  1. J'essaye de me sentir en attention et d'écouter.
    Brève réponse écrite en hâte. Sinon je risque de passer à côté. Donc je continue.


    Bienfaisance tu n'es pas qu'un signe linguistique, un mot.
    Je te personnalise.


    Bienfaisance tente un cheminement, depuis ton point, pour moi grâce à toi - pour nous.

    J'y prête garde, essaye de ménager, de laisser place à-vec.


    Bienfaisance sait aussi se faire détester.
    Comme toute chose, elle a son temps, son heure et doit - quand il le faut, quand il est senti - laisser place ;
    dégager, peut-être.


    Parfois bienfaisance appelle violence.
    Elle peut submerger, faire se sentir endetté. Nous n'y répondons qu'en la repoussant.

    Parfois bienfaisance est perfide. Elle voile très bien son jeu et s'autorise de nobles valeurs.

    Comme tu le sais, bienfaisance n'est pas qu'humaine.


    Mais surtout, elle sait nous appeler, nous requérir.
    D'où vers où ? Mœurs, habitudes ou peurs ?

    Juste savoir que sa charge magnétique propre, sa petite musique singulière, en chacun résonne et à nouveau s'accorde. Infinie multiplicité de ses apparitions même sous des masques paraissant paradoxaux - de violences physiques et verbales.

    Donc, encore et toujours dénouer.

    Tous ne l'appelle pas mais beaucoup lui sont déjà des proches.

    Bienfaisance n'appelle pas qu'elle-même.

    Bienfaisance peut-être ne sais-je encore rien de toi.

    Merci. Je continue.

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