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vendredi 10 février 2012

La relation élémentaire

Nous portons en chacun de nous un état à partir duquel il nous est possible de faire la lumière sur les énigmes du monde extérieur.
Pour autant cette lumière n'est rien si elle n'est concentrée qu'en elle-même car ce qui touche au domaine de la connaissance n'a pas valeur pour soi.
De cette contradiction nous sommes amenés à entrer dans un développement toujours plus subtile et précautionneux relativement à notre expérience de vie.
Puisqu'à la fois nous devons sans discussion donner autant qu'il se peut la mesure des intuitions qui jalonnent notre expérience quotidienne, tout en emménageant dans un même temps des zones intermédiaires rendant praticables à chacun l'ensemble des intelligences qui ont vu le jour.
Car si chacun apporte sa part singulière, à la façon dont il tient l'objet de sa connaissance, la prise qu'il offre en conséquence n'est jamais celle de l'autre.
A contrario nous avons en nous cet instinct de l'espèce qui nous retient de nous fondre en l'autre parce que chaque expérience de connaissance doit pouvoir être vécue en elle-même et non par diffraction. Cela fait partie de la grande loi morale de laquelle provient notre humanité, une morale par hérédité en quelque sorte.

Il est possible de rompre cette alternative infernale en affirmant ceci:
La connaissance ne nous appartient pas, elle est l'accompagnement légitime de toute vie.
Et puisque chacun est investi de ce pouvoir du fait même de son existence, il est criminel de ne pas lui donner le jour.
Ici prend corps la deuxième clause morale engageant chacun avec lui-même:
Il n'y a de connaissance en exercice qu'à l'instant de la relation.
Chacun est responsable devant l'autre de l'aménagement d'un espace commun dans lequel les connaissances mises en oeuvre pourront composer enfin le coeur d'une humanité parvenue à maturité.

Ainsi, si l'être humain a été confronté à l'anéantissement de sa propre puissance dans le processus qu'on a appelé la "fin de l'histoire", cette conception symbolique et homogène d'une humanité en marche, nous pouvons dorénavant nous redresser en disant que notre puissance est reliée à la vie. C'est pourquoi, forts en nous-mêmes, nous pouvons nous lever et chercher, et si une seule intelligence humaine nous fait écho cela suffit.

Le temps a passé comme le train quotidien à côté de nos vies, le grondement des objets nous l'avons lentement assimilé à la consistance des choses. Aujourd'hui il n'y a pas eu de tremblement, quelqu'un se tient derrière notre porte. Notre recours: faire loi de la possibilité du monde.


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